La construction des rails en fer blanc est relativement simple. A partir d'un cylindre de boîte métallique d'emballage (conserves, jus de fruits, ...) on récupère une bande de métal plane.
Il vaut mieux récupérer des boîtes alimentaires propres car on risque à tout moment de se blesser lors du découpage aux cisailles.
Il faut découper avec des cisailles de zingueur les
cylindres des boîtes de conserves pour obtenir une plaque.
Découper ensuite cette plaque longitudinalement en bandes
de 3,25 cm de largeur.
Former le rail autour d'un fil de fer de 3mm avec une pince à
bouts plats.
Contrôler la "platitude" du rail sur un étau.
On se retrouve avec un bout de rail de 12mm de haut et 20 ou 30 cm
de long.
On obtient ainsi une bande de roulement assez précise et
donnant l'aspect extérieur d'un rail.
Il n'y a pas de patin pour éviter la rétention d'eau
de pluie, qui risquerait de provoquer une corrosion à la longue.
Les rails s'enfilent les un dans les autres avec des petits bouts de
fil de fer, afin de constituer des tronçons assez longs de
2 à 12m.
Pour éviter de trop faire rouiller les rails (voir la page protection du fer), une bandelette torsadée de papier alu (aluminium alimentaire) d'une longueur légèrement plus longue que le rail, est coincée dans le rail, pour combler le vide, limiter les vibrations et pour assurer une meilleure conductivité.
Pour fixer les rails aux traverses, il suffit de les glisser dans deux entailles. La partie inférieure du rail sert de ressort et a tendance à s'écarter ce qui contribue à la solidité de la voie.
En compliquant un peu la fabrication, on peut réaliser des rails double-champigon, caractéristiques des voies secondaires. Son inventeur pensait qu'une fois la partie supérieure usée il suffirait de le retourner pour utiliser l'autre face. Malheureusement dans la réalité, le passage des trains fait battre le rail sur les attaches ce qui provoque des trous dans la partie inférieure qui devient totalement inutilisable!
Les traverses sont réalisées sans les entailles. Il faut fabriquer deux coussinets en métal pour chaque traverse.
On peut ensuite les fixer à la traverse par des tirefonds (vis à tête carrée). Personnellement, je préfère les clous. Le rail vient se caler dans les coussinets par des coins. Sur certaines voies, on trouve des coins en bois et même pas de coins du tout...
Le rail Vignole est de loin le plus employé sur les réseaux. Il existe en différentes tailles et s'adapte sur n'importe quel type de traverses, bois ou béton.
Les traverses sont réalisées sans les entailles.
Il suffit de tirefonner (ou clouer) le rail sur les traverses. On peut fiabiliser
le montage en intercalant une petite plaque de caoutchouc sous le rail et deux
plaques en métal sous chaque tirefond. Il existe aussi des profilés industriels de taille
réduite qui peuvent être utilisés pour la réalisation de la voie.
Le pseudo rail vignole en boite métallique a ses limites: le rayon
des courbes limite varie en fonction de la hauteur de boudin de roue, l'inclinaison de la table de
roulement et l'empattement des wagons.
Pour un wagon équipé d'un boudin de roue 2mm, un angle de 3° et d'un empattement de
100mm, le rayon pratique de la courbe limite est de 1200mm. En dessous il faut surcharger les wagons ou
augmenter la hauteur du boudin de roue (en usant la roue). En utilisant un profilé plus
précis, on peut éviter les déraillements dans les cas extrêmes où
le boudin touche le bord interne du rail, en grinçant. Le profilé plein étant plus
souple que son équivalent creux, il jouera en quelque sorte un rôle de ressort qui
plaquera le plus souvent le rail à la roue.
Aprés six mois d'errance, de traverses avec crapauds ou sans crapauds, la solution ultime pour
tenir 3 rails sans se fatiguer vit enfin le jour.