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Avant propos.

La construction d'un train de jardin est une occupation bien passionnante. Les échelles I, II, IIm (G comme Garden (comme y disent les rosebifs) ou Gartern (comme y disent les teutons)) sont disponibles dans de nombreux magasins et développées par de nombreuses marques. La marque la plus connue est LGB (Lehmann Garten Bahn). Beaucoup de personnes y consacrent un budget important, car la moindre locomotive ou le moindre wagon coûte excessivement cher. Un wagon à deux essieux coûte environ 60 €, et une locomotive digne de ce nom dépasse les 1500 €. Je vais vous faire part de mes 20 années d'expériences dans le train de jardin. Le virus m'a pris à l'âge de dix ans. Ce passe-temps ne m'a pas coûté bien cher, et je ne regrette pas d'avoir gardé intact mon petit train de jardin malgré son âge avancé.

La préhistoire.

La grande épopée de mon train de jardin commence en 1980, lorsque je découvre deux essieux de train Meccano datant des années 20 (1920!) dans une vieille boîte.
Au vu des traces d'usure sur les axes, j'en ai déduit que l'écartement était de 54mm (2''1/8), et j'ai arrondi à 55mm. J'entrepris la construction d'un wagon automoteur totalement original, tout en bois, avec un moteur électrique de récupération. L'entraînement des essieux se faisait à l'aide de simples élastiques.
La voie était constituée de barres métalliques en T inversés.
Ce réseau sommaire était en ligne droite, au plat et mesurait 20m de long.
Un dispositif d'ergots et de cales permettait d'arrêter et d'inverser le sens de la marche du train, une fois arrivé en fin de voie.
1981 draisine de chantier avec le wagon pilote
1981 draisine de
chantier avec le wagon
pilote.
Ensuite, j'ai fabriqué deux wagonnets, un wagon pilote et complété la voie en T inversé avec des rails en bois. Avec ce système de rails en bois, je suis parvenu à construire mon premier aiguillage pour une voie de garage et ma première courbe, de 6m de rayon. Malheureusement, les rails en bois se sont dégradés très vite et ont fini par pourrir et disparaître totalement. Il a fallu que je trouve une autre solution, à base de patience et de boîtes de conserves en fer blanc. 1981 draisine
1981 draisine

 

L'âge d'or.

La construction des rails en fer blanc est relativement simple. A partir d'un cylindre de boîte métallique d'emballage (conserves, jus de fruits, ...) on récupère une bande de métal. Il vaut mieux récupérer des boîtes alimentaires propres car on risque à tout moment de se blesser lors du découpage aux cisailles. Il faut découper les deux disques des boîtes de conserves pour obtenir une bande bien plane. Les bouts de métal embouti peuvent servir de ferraille à béton. La plaque obtenue est ensuite découpée en bandes de 3,25 à 3,5 cm de largeur. Après, on forme le rail autour d'un fil de fer de 3mm avec une pince à bouts plats. Contrôler ensuite la "platitude" du rail sur un étau. On se retrouve avec un bout de rail de 20 ou 30 cm de long. La bande de roulement obtenue est précise et a l'aspect extérieur du haut d'un rail. Il n'y a pas de patin pour éviter la rétention d'eau de pluie, qui risquerait de provoquer à la longue une corrosion. Les rails s'enfilent les uns dans les autres avec des petits bouts de fil de fer, afin de constituer des tronçons assez longs de 2 à 12m.

Les traverses sont en bois et comportent 2 entailles distantes de 58mm, pour fixer les rails. Les rails viennent se clipper dans ces fentes et donnent une voie très solide verticalement et souple sur les bords. L'écartement entre les rails est donc de 55mm. Il faut mettre environ 5 traverses tous les 20 cm en moyenne, pour éviter les problèmes avec le gel en hiver. La voie repose sur 10 cm de gravillons faisant office de ballast qu'il faut enlever et nettoyer à peu près tous les 5 ans.

Les courbes sont obtenues simplement en différenciant les longueurs des files de rails.



1985

La gare.

La gare est de type "voie directe". Il y a une voie principale directe, une voie d'évitement, et un embranchement avec un tiroir. Les aiguillages sont commandés mécaniquement par des leviers. Les signaux sont mécaniques, car c'est plus joli à regarder, ça bouge et on n'est pas obligé de se mettre à 4 pattes par terre pour voir si le feu est vert...
Il y a deux sémaphores, deux disques rouges, des panneaux de limitation de vitesse et des panneaux de limites de manœuvres, comme dans une vraie gare.

 

TIV Tableau Indicateur de Vitesse TIV Tableau Indicateur de Vitesse LM Limite de Manoeuvres LM Limite de Manoeuvres Disque rouge Disque rouge Sémaphore Sémaphore Gare






Schéma d'une gare type "voie directe" Cliquer sur les signaux pour avoir des précisions.

Comme dans la réalité, la gare est gérée selon trois modes:
  • Gare fermée: les sémaphores et disques sont au vert (ouverts) et les aiguilles bloquées en voie directe. Les trains passent sans arrêt.
  • Arrêt simple: Le train s'arrête sur la voie principale (voie directe), puis repart.
  • Croisement. Les aiguilles sont bloquées à gauche. Le premier train arrivé attend l'autre. Le dernier arrivé repart en premier.
  • L'électrification.

    Débutée en 1987, l'électrification du réseau a permis de commander la locomotive à distance. La caténaire est constituée par un fil de laiton pour le câble porteur et un fil de cuivre pour le fil de contact. Les poteaux sont en bois. La tension nécessaire est assurée par un transformateur 12V classique. Malheureusement ce système accumule la crasse sur la caténaire et les rails. En plus, quand la locomotive s'arrête ou descend une rampe, il vaut mieux éviter de toucher la caténaire sinon on se retrouve avec la désagréable surprise d'une décharge d'une clôture électrique.

    Depuis 2000, le système a été simplifié et amélioré. C'est l'énergie solaire qui l'anime par beau temps, et le nucléaire autrement.
    La gare
    1988
       

    Boucler la boucle...

    Je me suis quand même décidé à boucler le circuit, car j'en avais un peu marre de courir après pour l'arrêter. Maintenant il tourne sagement en rond... quand il ne déraille pas... Le moteur Meccano est mis à rude épreuve pour tirer les 4 wagons en état de rouler. A chaque déraillement, le pauvre réducteur avec ses engrenages en plastique ne demande qu'à perdre ses dents. En posant un carter sous l'engin, le moteur est protégé des coups, pierres, bouts de bois ou feuilles qui viendraient se glisser dessous. Quand un wagon chargé déraille, la voie est "labourée" et il faut tout remettre d'aplomb... comme dans la réalité (super comme jeu) Cela me fait penser aux premiers planeurs en modélisme que j'ai réalisé avant que le virus du p'tit train ne me prenne. Passer des heures à monter des profils d'ailes, entoiler, peindre, puis tout perdre lors d'un atterrissage un peu trop forcé... Les modélistes sont un peu toqués... Draisine avec un wagon de traverses
    1990 draisine avec un wagon de traverses
     

     

    Actuellement.

    Ce train existe encore. Vous pouvez le découvrir si vous vous perdez à une soixantaine de kilomètres au sud de Grenoble. Malheureusement il devient de plus en plus capricieux et nécessite quelques réparations, suite aux intempéries de l'hiver 1999.

    La gare est squattée de temps en temps par un écureuil, qu'il a remplie de noix, noisettes et graines de toutes sortes...


    2000
     

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